Concilier production laitière et changement climatique

C’est possible !

Comme promis, petit compte rendu de la conférence que j’ai eu le plaisir d’animer le 6 mars sur le thème les leviers de décarbonation de la ferme laitière en France.

La journée a fait l’objet d’interventions de scientifiques comme celles de Philippe Tresch de IDELE / Institut de l’élevage ou Matthieu CASSEZ. Mais aussi de techniciens de terrain comme Isabelle FORGUE et Emilien BARTHOULOT.

Les témoignages d’éleveurs proactifs et convaincants comme Nicolas Lecatre, Elise GROSSIARD ou Alain MATHIEU, président du CIGC / Comté, ont permis de faire le point sur ce sujet crucial des bonnes pratiques pour limiter la contribution de l’élevage au changement climatique.

Car le changement climatique affecte déjà les exploitations laitières en France, de plusieurs façons :

  • Le stress thermique sur les animaux, qui réduit leur appétit, diminue la production de lait et peut affecter leur reproduction et leur santé
  • La pénurie d’eau, qui compromet l’abreuvement animaux et la pousse de l’herbe
  • La quantité et la qualité des fourrages, notamment du foin, gage d’autonomie alimentaire de la ferme
  • Des impacts sur la santé, le parasitisme, la reproduction
  • De nouveaux coûts pour adapter les bâtiments (ventilation, …)

En parallèle, l’éleveur laitier est sollicité pour contribuer à atténuer le changement climatique, en réduisant les émissions de gaz à effets de serre (GES). Or, celles-ci sont particulièrement importantes avec les ruminants, notamment à cause de la FermentationEntérique (Oui, les vaches rotent et pètent du méthane…)

Il est donc nécessaire de jouer sur le régime alimentaire des vaches, même si cette piste prometteuse se fait un peu attendre. Mais dès maintenant, il est possible de combiner 8 leviers très efficaces, pour jouer à la fois sur la réduction des GESagricoles et le stockage du carbone sur l’exploitation :

  • Réduire l’âge au premier vêlage et plus de lactations par vache
  • Couverts végétaux inter-cultures
  • Moins d’engrais azotés
  • Plus de surfaces en prairies permanentes
  • Moins d’achats de concentrés
  • Planter des haies et des arbres (ombre, complément fourrager, bois-énergie)
  • Optimiser la consommation d’énergie (gazole, …)
  • Recourir à l’énergie solaire (séchage en grange du foin, panneaux, …Loin d’accabler les bovins, cette conférence a de nouveau démontré l’intérêt des systèmes de polyculture-élevage, grâce aux vertus des effluents d’élevage dans le bilan carbone de l’agriculture, en ce qu’ils se substituent aux engrais de synthèse et fournissent la matière organique indispensable aux sols, pour stocker du carbone et produire durablement.